L’amour de le lecture et de l’écriture se voient sans mal dans son nom de famille. Fitzgerald. Elle n’a malheureusement rien à voir avec l’écrivain, même si elle en caresse l’idée bien trop souvent. Sur les pages word qu’elle noircit de mots, elle aime les faire danser de bien des manières, sans s’arrêter sur un seul pas. Assise sur une balustrade de sa fac, elle relit ses cours. Demain, elle a un partiel. Le dernier avant les vacances. Elle lève le nez, et entend alors au loin « Arya ! ». Elle se retourne, sourit, et les tâches de rousseur sur ses joues rosissent de joie à l’idée de le voir là. L’état civil qui jaunissait à la mairie de Rosedale affichait un 23 mars 1990. Le document ne dit pas s’il s’agissait d’une journée pluvieuse, venteuse, où si la famille entière était présente. Arya ne l’a jamais su non plus. Mais elle se plaît à penser qu’il s’agissait d’une journée ensoleillée, au léger parfum de cannelle, marquant la fin de l’hiver et le début d’un printemps prometteur. Rosedale, la ville qui l’a vue grandir, mûrir, se transformer. Celle qui ne la reconnaît parfois plus, après lui avoir dit au revoir au début d’un été indien, il y a de cela cinq ans. Arya trempe dans le célibat depuis maintenant bien longtemps. L’un des seuls hommes qu’elle voit régulièrement est son père malade.  après avoir abandonné de belles études de droit à Yale, Arya est maintenant bibliothécaire, le temps que son père aille mieux. Avant de partir à l’université, Arya était la fille du coin, la girl next door. Simple, sympa, marrante, avenante et pleine d’esprit. Mais son départ pour Yale fut vécue comme un rejet pour la petite ville. Ah ça, si elle veut aller voir les grandes villes, c’était bien son droit ! Maman ultra-protectrice, Rosedale murmurait à son oreille « tu verras bien, que tu finiras pas revenir par chez moi. Le monde est trop dur pour toi. »

1. Arya vit depuis qu’elle est petite à Rosedale. 2. Elle est partie étudier le droit à Yale, mais est revenue en urgence, sans avoir terminé sa dernière année, voulant aidé son père malade et esseulé. 3. Arya écrit. Prose, poème, haiku ; nouvelles, romans, essais. Rien n’échappait à sa soif de lettres. 4. Elle ne le dit pas clairement, mais c’était un bonheur pour elle de découvrir autre chose que Rosedale. 5. Elle est bibliothécaire à côté de ça, pour l’aider à payer ses études, l’argent de ses parents n’étant pas suffisant. 6. Sa mère est morte en couche quand Arya est née. Elle n’en parle pas, jamais. Entre le sentiment de culpabilité et la solitude, la fil de sa vie est tendu de reproches non-formulés. 7. Elle est très proche de son père, réel moteur et inspiration pour son avenir. Il ne l’a prévenu que très tard de son état critique, afin qu’elle ne laisse pas ses études de côté (raté). 8. Douce et toujours le sourire aux lèvres, elle aime à penser qu’elle a son rôle dans cette grande histoire de l’Humanité. Pacifiste, soutenue par une ambition calme et mesurée, elle veut se construire sa place au soleil. 9. Romantique dans l’âme, elle rêve du grand amour qui viendra la sauver d’une existence subitement suspendue dans le temps. 10. Faire le tour du monde serait la plus belle chose que l’on pourrait lui offrir. Et de l’amour aussi.

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