Miles Shepherd Pseudo : oberlyn/raphaëlle
Avatar : daniel sharman
Crédit : charthemimons, tumblr
Âge : vingt-neuf ans
État civil : célibataire
Profession : jeune médecin
| Sujet: no angels (holly) Dim 9 Nov - 13:06 | |
| no, I don’t want your number. no, I don’t want to give you mine and no, I don’t want to meet you nowhere, don’t want none of your time.
Miles gara sa voiture en face de la petite maison, éteint les phares, garda le contact encore quelques instants pour écouter les dernières notes d'une chanson diffusée à la radio. Il alluma une cigarette, éteint l'allumette d'un mouvement de poignet et la balança par la vitre. Tira une longue bouffée, ferma un moment les yeux en recrachant une ligne de fumée grisâtre, la tête posée contre le haut de son siège. Il en avait, pour reprendre l'expression d'un vieux monsieur bien en colère tout à l'heure, plein les pattes de cette journée. Lourde, comme la veille et sûrement comme le serait celle du lendemain, son après-midi n'avait été qu'une succession de petits tracas logistiques en tracas logistiques. Comme si le cosmos réservait parfois certains jours de son calendrier pour livrer son lot de malchance aux plus vernis ; une sorte d'égalité naturelle, immense balance juridique dans l'ordre de la poisse. On avait commencé en douceur, avec l'électricité qui avait joué sa capricieuse pendant une bonne heure ; pour finir par la plus désagréable des surprises quand Elsa avait dû filer en catastrophe, son fiancé ayant coincé sa voiture dans un ravin et peinant à l'en sortir, demandant expressément à l'aide soignante de venir le tirer de cette affaire à défaut de pouvoir bouger l'engin. Bien entendu, il l'avait laissée partir alors que les patients affluaient comme à leur bonne habitude, lors des derniers quart d'heure d'ouverture -il aurait été bien mal élevé et peu prévenant de laisser un homme seul au milieu d'une route de bayou, l'idée même le faisait frisonner quand il s'imaginait dans le cas inverse : qui serait venu pour le sortir de cette mauvaise passe, Bianca et ses mains frêles, Ethan et ses doigts plus habiles à pincer les cordes d'une guitare que les entrailles d'un moteur ?-. Dans sa hâte, la demoiselle Southey avait oublié son sac à main qu'il était venu lui rapporter dès la tombée du jour. Il sortit de sa voiture, claqua la portière derrière lui, jeta son mégot à terre qu'il étouffa du talon de sa chaussure, et s'avança jusqu'au perron de la maison. Et s'ils n'étaient pas encore rentrés, est-ce qu'il pouvait laisser le sac devant la porte en sachant qu'il l'avait ôté du centre médical pour éviter un quelconque vol ? De la lumière, pourtant, filtrait d'une des pièces de la maison et un sauvetage de voiture et fiancé en détresse ne pouvait pas durer toute une nuit. Il sonna deux fois à la porte, recula d'un pas en attendant que l'on vienne lui ouvrir. A ce moment là, il ramènerait le fameux sac chez lui, et se mettrait un memo pour être certain de ne pas l'oublier le lendemain matin. Il se balançait sur ses pieds, s'amusant à faire passer son poids de la pointe au talon comme un enfant l'aurait fait quand il entendit de l'agitation dans la maison. Les bruits de pas se dirigeaient vers l'entrée, et il dessina un léger sourire sur ses lèvres, s'attendant à être reçu par son aide soignante. Le bruit significatif d'une clé que l'on tourne et d'un verrou se firent entendre et la surprise rendit ses yeux plus ronds, ses sourcils plus arqués et son sourire bien plus fade quand il tomba non pas sur Elsa mais sur sa petite sœur Holly, la blonde à l'esprit si revêche qu'il avait rencontré quelques jours plus tôt dans le centre médical. Elsa n'était donc pas rentrée chez elle ? Un ennui n'arrivant jamais seul, la journée se terminait sur le même ton. « j'aurais dû m'en douter. » siffla-t-il dans sa barbe, n'essayant pas de dissimuler l'élan d'humeur qui l'emportait alors. Il tendit le sac à Holly. « je venais rendre son sac à Elsa, elle l'a oublié tout à l'heure dans sa précipitation. » il marqua une légère pause. « son fiancé a eu quelques problèmes de voiture. » ce qu'elle devait déjà savoir, pensa-t-il enfin. Il attendit, main levée et sac au bout, qu'elle daigne reprendre l'objet, soutenant son regard comme seuls deux chats furieux auraient pu le faire.
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