BONTEMPS.  ASTRID. TREIZE DÉCEMBRE.  PARIS, FRANCE, EUROPE, TERRE.   EN COUPLE, SE NOIE.   JOURNALISTE.    DAME DÉBAUCHE. la gamine qui a goûté aux plaisirs charnels trop tôt. qui ne les a jamais lâché. du réconfort dans les draps, elle est la muse de n'importe qui dans le noir de la nuit. elle a souvent été à la tête des plus grosses fêtes et de celles qui ont le plus mal tourné. elle a fait un tour en prison mais étrangement, aucun registre français ne le mentionne. dans une autre vie, sans doute s'est-elle appelée corruption. surtout connue pour son talent en briseuse de ménage, elle joue de ses charmes sans regrets ni remords. de toute façon, elle fait déjà le mort. elle déjà  mange les pâquerettes par la racine.

les bontemps, ils sont partis s'installer chez l'autre branche de la famille. les "un peu moins pompeux". pour elle, surtout pour eux. elle a suivi. elle était en tête de file. elle est entrée et elle a dit bonjour à sa seconde maison. à ses grands-parents qui ont pas tenu longtemps. ses parents ont voulu l'éloigner de la mauvaise influence. ils ont mis du temps à comprendre que c'était elle, la mauvaise influence. sa mère a appelé ça une thérapie. tu iras mieux,  ma chérie, ici. astrid a hoché la tête. astrid hoche toujours la tête. elle dit oui et elle sourit. vingt-ans à l'époque. une grossesse dont on l'a faite avortée et depuis, c'est le trou noir. elle s'est perdue. ou ne s'est jamais trouvée. et dans son incompréhension, elle a grandi. elle orchestre toute sa vie. ils sont pantins. ne voient rien. deux ans plus tard, elle fait une overdose de connerie. on l'envoie balader en france. tu iras mieux,  ma chérie, ici. un an après, elle était en prison pour trois mois. qui l'ont forgé. rien n'a jamais été prouvé. personne ne sait. elle a quand même réussi à garder son travail. astrid, c'est le parfait petit cliché de la bourge qui perd les pédales. rien à foutre. la musique augmente et dans sa folie, elle revient là ou ses parents sont installés. corruption, corruption, sa réputation n'est plus à faire mais bien heureusement, ce ne sont que des on dit. rien n'est écrit nul part. les autres jalousent et elle sourit. tu iras mieux,  ma chérie, ici. de retour à rosedale. vingt-quatre ans. connerie sur connerie. elle se pose un peu. se crève. elle fane comme une fleur. tombe faussement amoureuse d'un inconnu qui ne l'aime pas. qui la veut elle pour son fric. elle lui a dit, une fois, je ne t'aime pas. ça n'a rien changé. ils sont condamnés à vivre ensemble jusqu'à ce que l'hirondelle décide de partir. quatre ans plus tard, elle est au bout. ne peut plus. le poids des mots et des non-dits. ces sourires creux. ces sentiments ternis. cette estime de soi qui n'existe pas. elle courre, elle aime. femme et homme. détruit les ménages et les gens. l'argent excuse tout. mais maintenant, elle ne peut plus. fatiguée. crevée. blasée. elle a tenté de sauter. mais ce sont eux qui l'ont sauvé. elle retarde l'échéance. son nouveau crédo  ? allez, un jour de plus, parce qu'ici, t'iras mieux ma chérie.

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