Un nom aux consonances francophones, Bellamy, aux origines normandes notamment, mais qui fut américanisé dès l'arrivée des premières générations sur le Nouveau Monde. Un nom dont il n'est pas peu fier, un nom qui ouvre certaines portes dans le monde de l'art.   Cecil est un prénom original qui fut soigneusement choisi par sa mère. Son second prénom n'est autre que celui de son père, Henry. Six octobre, il y a vingt-neuf ans, en 1985.   Pasadena, en Californie. Il n'y demeura pas longtemps cependant. Il est libre, sans attache, sans obligation. Personne ne l'a jamais réellement possédé et personne ne le possèdera jamais. Il est à toutes, à aucune, il est l'éternel célibataire. Artiste peintre, il a ouvert sa galerie lorsqu'il est arrivé en ville il y a quelques mois.   Le mystère qui l'entoure titille certains esprits, mais les propos le concernant restent mesurés et pratiquement sans intérêt. Du moins, c'était avant que son aventure avec Reese ne soit rendue publique. De beau parti, il est alors devenu l'amant, celui dont on rêve dans ses draps. Cela ne l'affecte que très peu, il sait que cette histoire sera bientôt enterrée par une autre et qu'il retrouvera son statut d'artiste peintre aux conquêtes généreuses.

Sa grand-mère lui a appris à jouer du piano quand il était encore enfant. En effet, elle était professeure de musique, et il aimait observer ses doigts pâles évoluer gracieusement sur l'ivoire. Il en joue aujourd'hui encore très régulièrement, surtout de la musique classique. Son compositeur préféré est Debussy. Il n'a jamais prononcé les trois mots magiques. Dans la famille Bellamy, on ne dit pas je t'aime, c'est une trop grande exposition qui peut devenir une faiblesse. Pourtant, il aimait sa grand-mère et son père plus que tout. Il ne parle jamais de sa mère, ni même de son passé. Tout est secret, comme enfoui dans un écrin.

in waves. tomas. jamie dornan.