Il attend, le coeur battant. Les feuilles lui frôlent le visage par moment, provoquant un mouvement de recul brusque en lui à chaque instant. Son regard chocolat fixe l'horizon, avide, affamé. Oliver veut de l'info, des ragots, des rumeurs, un murmure, quoi que ce soit, il le veut et ne partira pas de son point d'observation avant de l'avoir. Du haut des ses 9 ans, perché sur le pommier du jardin des Pratt et comme camouflage un tee-shirt kaki et un jean troué de la même couleur, le brun est assis sur la branche, l'oeil vif.Un simple regard dans l'arbre et il sait qu'on pourrait l'apercevoir si on se concentrait assez sur la forme qu'il représentait. Mais qui, à 6h30 du matin un dimanche d'été, s'intéresserait à regarder un pommier ? Scrutant la maison d'en face, il sourit. Un sourire carnassier, le genre qui ne veut rien dire de bon. Au moment où des mouvements se font percevoir, un caillou touche sa joue, lui causant momentanément de perdre équilibre et de pousser un petit cri. Olive ! Préférant ne pas répondre, il repasse ses jumelles sur ses yeux, prétextant ne rien avoir attendu. Un second caillou l'atteint au tibia ne le surprend pas. OLIVER ! Ne pouvant retenir un grognement exaspéré, il détourne le regard vers son frère qui le fixe avec un regard énervé et anxieux. Tom ! Arrête de hurler, tu vas réveiller Mme Pratt ! J'ai pas envie qu'elle croit que je lui vole ses précieuses pommes ! ; Mais, Ollie, elle est déjà réveillée ! S'appretant à lui rétorquer qu'il avait du mal entendre, la silhouette de la vieille femme se fait voir dans son salon, trainant devant elle un déambulateur. Une injure sort de ses lèvres et il saute sur le sol, se précipitant dans le buisson où son frère s'est réfugié avant lui, une épine griffant la surface de sa main en lui arrachant un petit grognement. C'est de ta faute ! Elle dormait très bien jusqu'à ce que tu ailles hurler mon prénom comme ça ! ; Mais arrêtes ! Je te dis qu'elle ne dormait plus depuis un moment déjà ! Les deux frères s'empressent de se livrer une bataille avec les mains, faisant le moins de bruit possible quand un autre bruit, bien plus significateur pour Oliver, les stoppe net, les deux garçons se retournant en même temps vers l'autre maison qu'ils peuvent apercevoir clairement. Une femme blonde sort à catimini de la maison, portant des chaussures à talons dans sa main gauche et une liasse de billets dans l'autre. Maison qui appartient au propriétaire de la grande maison d'édition de la ville. Un sourire machiavélique aux lèvres, le brun prend son appareil photo et s'empresse de mitrailler la blonde et le jardin, promettant enfin quelques informations utiles pour son futur. Près à tout, il l'est, surtout pour obtenir des informations que beaucoup ne pourraient pas trouver s'ils ne faisaient pas sa taille et n'avaient pas la même bouille adorable. Son frère, à ses cotés, porte un sourire aussi grand que lui et tous deux se tapent le poing l'un contre l'autre en signe de mission accomplie.