(astrid) you look like a lost girl

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Ces derniers temps je me sentais mieux à l'université qu'à mon propre domicile. L'ambiance était pesante, Charlie m'évitait ou alors elle passait son temps à rentrer dans des colères noires. Je ne comprenais pas, elle m'accusait à tort et à force je ne voulais même plus lui parler puisqu'elle profitait de toutes les situations pour que nos discussions se transforment en dispute, comme si elle cherchait à le faire délibérément. C'était ainsi que je préférais partir tôt de la maison, par moment je déposais notre fils à la garderie et après je filais à l'université. Au moins, ici, je pouvais oublier un peu les problèmes de mon couple. J'enseignais l'histoire et j'aimais transmettre mon savoir. Je passais la matinée à donner différents cours. Certains sur l'histoire de l'Europe au Moyen Âge et d'autres sur la guerre de Sécession. Je pouvais passer d'un pays à l'autre, d'une époque à une autre sans avoir de problèmes pour me repérer. Il était environ onze heures quand je décidais d'aller prendre un café à la cafétéria. Je passais une heure environ à lire des livres d'histoire et à continuer à préparer quelques cours tout en buvant un café. J'aimais toujours cette ambiance, entendre certains étudiants parler d'un examen ou alors d'un cours qu'ils avaient trouvé passionnant ou non. Cela me rappelait mes propres études. Etudes, que j'avais adoré. Je regardais ma montre, il n'était pas loin de midi et demi et j'allais devoir donner un cours dans une heure. J'avais juste le temps d'aller manger un bout non loin du campus. Je fermais mon livre avant de le glisser dans ma sacoche et de filer. Je descendis les escaliers qui menaient à la rue quand je vis une jeune fille monter et qui manqua à un moment donné de tomber. Je la rattrapais par un bras, l'empêchant de tomber à la renverser. « Attention. Ce serait dommage de se casser la figure. » Fis-je avec un léger sourire. J'avais toujours voulu passer pour un professeur assez cool et proches des élèves. Elle, elle ne suivait pas mes cours. J'avais une mémoire assez facile des visages et puis même, ce n'était pas du tout dans la direction où elle allait que je donnais cours. Elle n'avait pas l'air de réagir. Je lui faisais peur ou quoi ? Je lui relâchais le bras. « Faites attention, pendant les jours de pluie c'est particulièrement glissant. » Information utile à prendre en somme : il pleuvait et c'était vrai que les escaliers pouvaient devenir de véritables patinoires. Ca n'avait pas l'air de la dérider. Je ne voyais même pas son visage tellement elle semblait être dans une contemplation passionnante de ses chaussures.

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Il était là. Dehors. Il l'avait regardé partir. Il lui faisait peur. Elle avait croisé son regard durant quelques instants et un frisson avait parcouru tout son corps. Astrid était partie sur son vélo à toute vitesse en direction de l'université sous ce ciel qui était menaçant. Elle aurait dû faire demi tour pour rentrer chez elle, pour prendre un parapluie. Elle ne voulait pas. Surtout si c'était pour le revoir. Alors sur tout le chemin, elle espérait qu'il n'allait pas pleuvoir. Ses prières n'avaient pas été entendues puisque la pluie commencer à tomber. Elle n'avait pas de parapluie. Et elle n'avait qu'une simple petite veste. Elle allait tomber malade. Elle le savait. Lorsqu'elle était arrivée à l'université elle était trempée. La jeune femme était rentrée dans le bâtiment le plus proche pour se mettre à l'abri. La pluie continuait de tomber. Elle aurait dû faire demi tour et prendre ce foutu par parapluie. Astrid regrettait pour l'allée, alors qu'est-ce que cela allait être pour celui du retour. La rousse pris son téléphone dans son sac. Si elle ne se dépêchait pas, elle allait être en retard à son cours. Encore faut-il qu'elle retrouve sa salle. Le campus n'était pas très grand, mais elle arrivait quand même à se perdre. Elle errait dans les couloirs, se perdant de plus en plus. Elle alla en direction d'un escalier, montant les marches un peu trop vite puisqu'elle senti un de ses chaussures déraper et donc qu'elle était sur le point de tomber. La jeune femme était sur le point de se rattraper sur la rambarde, mais quelqu'un lui avait attrapé le bras. Elle leva la tête doucement et se figea durant un moment. Ce n'était pas possible. La chance n'était pas de son côté. Enfin peut-être que si. Peut-être était-ce un signe du destin. Peut-être que c'était le moment. « Attention. Ce serait dommage de se casser la figure. » Elle le regarda, ne faisant pas attention à ce qu'il pouvait dire. Il ressemblait à sa mère. Les yeux. Le sourire. Elle n'arrêtait pas de le dévisager. Et ce n'était lorsqu'il reprit la parole que la jeune femme pris conscience de ce qu'elle faisait. Il devait sans doute penser qu'elle avait une case en moins pour qu'elle le dévisage ainsi. Elle se sentait rougir. Et lorsqu'elle rougissait, ce n'était jamais qu'un peu, alors baissa aussitôt la tête pour ne pas se sentir encore plus stupide. « Faites attention, pendant les jours de pluie c'est particulièrement glissant. » Elle regarda ses chaussure durant un long moment. Peut-être que ce n'était pas si long que ça. Mais pour Astrid cela semblait durer une éternité. Elle devait faire quelque chose. Ou dire quelque chose. Là, elle passait juste pour une fille stupide. « Je ... Euh .... Je ... » Elle avait marmonné ces quelques mots. Elle aurait mieux fait de se taire, cela n'arrangeait pas son cas. Elle leva doucement la tête, passa un de ses mèches derrière son oreille. « Merci. » Astrid le regarda quelques instants avant de détourner une fois de plus son regard. Elle avait commencé à continuer son chemin, montant une ou deux marches avant de se stopper et faire demi tour. « Je .. » Il l'avait regardé et elle s'était arrêtée de parler. Elle était comme bloquée. Il allait penser qu'elle ne savait dire que deux mots en anglais. Elle allait sans doute avoir l'air stupide. Peut-être qu'elle l'était. « Je crois que je me suis ... perdue. » Ce n'était pas ce qu'elle voulait dire. Mais ce n'était pas un mensonge non plus. Elle était vraiment perdue. Mais peut-être qu'il s'en fichait qu'une étudiante soit perdue. Et dans ce cas-là, elle venait de se rendre encore plus ridicule qu'elle ne l'était déjà.

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Pendant un moment je me suis demandé si elle allait bien. Elle était figée, ne répondait pas. Il y avait de quoi se poser des questions. Je l'avais juste empêché de glisser et de se faire mal dans ces escaliers qui pouvaient devenir rapidement une véritable arme de torture. Elle prononça enfin quelques mots. Enfin, des brides, car elle n'arrivait pas à formuler une phrase. Je perçus un léger accent que je reconnus de suite. Français. Comme moi. Cet accent j'avais bien du temps à m'en détacher mais je n'avais jamais oublié ma langue maternelle. Elle me remerciait, je fis un léger sourire. « Je vous en prie. » Voilà. Ca aurait du simplement se terminer comme ça. J'allais partir quand je la vis qui se retourna vers moi, l'air complétement apeurée. Etait-ce moi qui l'avait mis dans cet état ? J'avais simplement voulu me montrer courtois. J'aidais toujours les élèves et je ne voulais pas que l'on me prenne pour le professeur qui n'en avait strictement rien à faire, de ces élèves. Bien au contraire. Elle tentait de formuler une phrase, c'était comme si elle perdait ses moyens. « Vous... ? » Comme pour l'encourager à parler. Elle était rouge comme de honte. La pauvre. C'est alors que j'étais en train de me dire que si ça se trouve, elle n'arrivait pas à s'exprimer en anglais, que c'était une étrangère qui se sentait carrément perdu dans un contexte inhabituel. « Vous savez, si vous préférez, vous pouvez parler français. » Déclarais-je dans un français parfait. Cela me faisait bizarre de parler dans ma langue natale. Vingt-deux ans que j'étais aux Etats-Unis et je parlais pratiquement plus en fiançais, même avec mon père et ma sœur je parlais en anglais. Le français c'était juste quand je m'énervais et que je partais dans tous les sens. « Vous êtes française non ? Vu votre accent. » J'avais un sentiment de besoin me justifier. Elle parla enfin, me disant qu'elle était tout simplement perdue. Ca, j'avais déjà pu le remarquer par l'expression de son visage. On était en début d'année universitaire et c'était normal que beaucoup se perdait même si le campus n'était pas forcément gigantesque. Certains professeurs ne s'occupaient jamais des étudiants hors des cours, mais je n'étais pas dans ce genre. Bien au contraire, je me souvenais moi-même des années d'études où par moment j'aurai été ravi qu'un professeur vienne me donner un coup de main. « Vous cherchez quel endroit ? » Fis-je avec amabilité. J'espérais juste que ce soit un endroit que je connais à peu près, car pour ce qui était de la section langues je n'y avais jamais mis les pieds. Si elle me le demandait elle allait croire que je n'étais pas forcément quelqu'un de sérieux.

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La conversation aurait pu s'arrêter là. Elle aurait pu continuer son chemin. Ou plutôt à se perdre. Tout aurait pu se terminer là. C'était déjà beaucoup pour la demoiselle d'avoir pu parler - enfin si on peut appeler ça une conversation - avec Niels. C'était déjà un énorme pas. Il ne savait pas qui elle était réellement, certes. Mais maintenant il connaît son visage. Il sait à quoi elle ressemble. Peut-être qu'il aura remarqué quelque ressemblance. Ou peut-être pas. On lui avait dit qu'elle ressemblait peu à sa mère. La jeune femme était restée bloquée devant lui, le dévisageant. Il devait certainement penser qu'elle avait un gros problème. Elle avait lâché quelques mots d'anglais, le remerciant. « Je vous en prie. » Elle avait souri légèrement avant de regarder ses chaussures. Elle avait vraiment l'air d'une idiote. Une idiote qui continuait son chemin durant un micro seconde avant de faire demi-tour et de profiter de la chance qu'elle avait. Enfin essayer d'en profiter, parce qu'elle n'avait prononcé qu'un seul mot. Elle avait du mal à parler. Elle n'arrivait pas à trouver ses mots en français. Alors en anglais c'était pire. « Vous... ? » Elle le regarda timidement, cherchant encore et toujours ces mots. La discussion allait être longue. Vraiment très longue. Et elle allait paraître encore plus stupide qu'avant. « Vous savez, si vous préférez, vous pouvez parler français. » Un léger sourire se dessina sur le visage de la jeune femme. Cela allait plus facile de lui parler. Normalement. « Vous êtes française non ? Vu votre accent. » Elle acquiesça légèrement la tête. On pouvait facilement deviner d'où elle venait avec son accent un peu trop prononcé. On lui avait dit une fois que c'était mignon. Elle le trouvait stupide et moche. Astrid lui avait dit qu'elle était perdue. C'était la première chose qui lui avait venu en tête. « Vous cherchez quel endroit ? » Elle pris un papier dans son sac. Son emploi du temps. L'année universitaire avait commencé, elle n'avait pas encore en tête ses cours alors elle le gardait toujours avec elle. Astrid le regarda rapidement, cherchant la salle où elle devait aller. Sauf qu'elle n'avait pas cours. Du moins pas tout de suite. Dans une heure. Elle s'était dépêchée pour rien. Enfin peut-être pas pour rien. Au moins, elle pourra quand même demander où se trouve cette salle, parce que le nom de lui disait rien. Enfin ça devait être un amphithéâtre. « L'amphithéâtre Washington. » Elle s'était exprimée en français. Et pour une fois elle n'avait pas bredouiller, elle s'était exprimée plus clairement. Elle continuait de le dévisager, essayant de chercher une ressemblance. Elle n'était jamais douée pour ce genre de choses. Et pourtant avec Niels, elle voyait clairement les ressemblances avec sa mère. Elle était tellement dans ses pensées qu'elle ne s'était pas rendue compte qu'il lui avait certainement répondu. Astrid devait vraiment avoir l'air bizarre.

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Quand je regardais son visage, je me disais qu'il y avait quelque chose qui me dérangeait... Mais je ne savais pas quoi. Ces derniers temps, mon imagination me jouait de sacrés tours. J'attendais qu'elle me réponde ou du moins qu'elle me regarde un temps soi peut. Ne lui avait-on jamais dit que de ne pas regarder les gens en parlant c'était malpoli ? A force je me demandais même si elle n'aait pas un problème psychologique. Mon père m'avait toujours dit de ne pas juger les gens par la première impression, mais je ne pouvais m'empêcher de me poser des questions à force. Comme j'avais remarqué qu'elle était française, par son accent, je m'étais décidé à lui parler dans sa – notre – langue pour peut-être la mettre plus à son aise. Ca avait semblé marcher puisqu'elle me répondait qu'elle cherchait l'amphithéâtre Washington. Cet amphithéâtre je m'en souvenais, car à l'époque j'avais souvent attendu Charlie qui avait ces cours magistraux de journalisme là-bas. Je ne sais même plus le nombre d'heures que j'avais passé devant cette porte à l'attendre. Au début, on ne sortait pas ensemble et elle m'accusait de la coller, ce qui m'avait fait beaucoup rire... Puis, on avait commencé à être un couple et j'adorais l'attendre à la fin de ses cours. « Vous continuez tout droit, vous prenez à gauche après la cafétéria et vous continuez tout droit vous verrez une porte en bois assez grande et au-dessus ce sera marqué : amphithéâtre Washington. » Okay, je crois que je venais de parler dans le vide car elle n'avait eu aucune réaction. Il y avait eu certes une amélioration, car elle me regardait ou plutôt fixait. C'était comme si elle était une statue en train de me fixer. C'était moi ou elle me dévisageait ? Décidément sa mère ou son père ne lui avait pas appris les bonnes manières ? En aucun cas on ne dévisageait les personnes et en plus c'était en train de me mettre affreusement mal à l'aise... « Mademoiselle ? » fis-je comme pour capter son attention, mais rien n'y faisait. Elle était comme figée. Je toussais légèrement alors comme pour attirer son attention. Elle bougea enfin. « Vous m'avez entendu ? » Je repris la conversation en anglais, car au final, je n'allais pas faire d'efforts pour une gamine malpolie. « Bien, dans ce cas. » Je tournais les talons pour commencer à descendre les escaliers. A bonté me perdra, vraiment. Je l'aidais et elle, elle ne faisait que de me fixer. Elle avait vraiment un grain.

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Astrid était bloquée. Son cerveau ne répondait plus. Elle se contentait de le regarder. De voir toutes les ressemblances qu'elle pouvait trouver avec sa mère sur le visage du jeune homme. La rousse lui avait demandé son chemin, mais elle n'écoutait pas. Elle restait concentrée sur Niels, ne faisant pas attention à autre chose. Elle allait se faire passer pour la fille bizarre. Chose qu'elle était déjà sûrement. Intérieurement, elle aurait espéré que Niels trouve une ressemblance. Ou lui dise qu'elle lui rappelait quelqu'un. Cela lui aurait sans doute facilité la chose pour lui annoncer la nouvelle. Sauf qu'il n'avait fait aucune remarque sur ça. « Vous continuez tout droit, vous prenez à gauche après la cafétéria et vous continuez tout droit vous verrez une porte en bois assez grande et au-dessus ce sera marqué : amphithéâtre Washington. » Elle le regardait, entendait des bruits. Il lui répondait. Elle n'écoutait rien. Au final, elle sera toujours perdue. Peut-être qu'elle demandera à une personne son chemin. Ou alors elle continuera de chercher seule. De toute façon, maintenant la jeune femme savait qu'elle n'allait pas être en retard puisqu'elle avait une heure de libre jusqu'à son prochain cours. « Mademoiselle ? » Encore un bruit, mais Astrid ne comprenait pas ce qu'il disait. Elle devrait arrêter de le regarder ainsi. Elle le savait. Mais elle continuait. Il s'était mis à tousser et cela réveilla la jeune femme. Depuis combien de temps elle le regardait ainsi ? Elle s'était mise à rougir d'un coup, comprenant ce qu'elle avait fait. La jeune Deauclaire se sentait honteuse. Il allait avoir une mauvaise impression d'elle, c'était sûr. Et ce n'était vraiment l'impression qu'elle voulait donner. Pas celle d'une fille bizarre. « Vous m'avez entendu ? » Il avait recommencé à parler en anglais. Elle avait l'impression qu'elle l'avait énervé.En même temps, vu son comportement cela aurait été normale. Elle acquiesça légèrement la tête avant de reprendre la conversation. Et sans se rendre compte, toujours en français. « Oui, oui j'ai entendu. » Elle baissa la tête tout en prenant une mèche de ses cheveux pour jouer avec. Chose qu'elle faisait tout le temps lorsqu'elle était nerveuse. « Merci. » Elle avait parlé faiblement tout en gardant la tête baissée. « Bien, dans ce cas. » Elle l'entendait partir. Une fois de plus, elle laissa sa chance de lui parler, de lui dire la vérité partir. Elle devait le faire. Qu'est-ce qu'elle pouvait perdre ? Qu'il la prenne encore plus pour une folle ? Autant dire que ce n'était rien. Elle leva la tête, pris une grande inspiration et marcha vers lui. « Désolée, mais est-ce que par hasard ... euh ... » Elle avait parlé en français encore, sans se rendre compte. Il s'était retournée et de nouveau elle se retrouvait bloquée. Son cerveau ne lui envoyait plus aucuns signaux. Elle se mordait l'intérieur de la joue. Elle commençait à sentir ses joues rougir. « Est-ce que vous connaissez quelqu'un qui s'appelle Clarisse ? » Astrid sentait son coeur battre à toute vitesse. Elle ne lui avait pas clairement dit qu'elle était sa soeur. Juste demandé s'il connaissait Clarisse, la soeur de leur mère. Lorsqu'elle était encore en France, elle lui avait dit qu'elle les contacterait, mais elle n'avait pas eu de nouvelle après. Peut-être qu'ils ne voulaient pas en savoir plus. Et si c'était le cas, elle allait se prendre un vent monumental après ça.

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J'étais bien décidé à partir et à aller déjeuner en ville avant de reprendre mes cours de l'après-midi. De plus, elle semblait carrément ailleurs et j'avais limite parler dans le vide, ce que je n'appréciais guère. C'était comme quand certains étudiants préféraient dormir ou jouer à un jeu sur leur ordinateur que je leur balançais un crayon dans la figue pour leur dire d'être concentré ou de tout simplement partir. Oui, cela pouvait être radical comme solution mais au moins il ne restait que ceux qui étaient véritablement passionnés. J'avais donc tourné les talons et j'avais commencé à descendre les escaliers pour prendre la direction d'une rue quand elle m'avait interpellé. Je m'étais arrêté, me retournant. J'espérais tout simplement qu'elle ne me redemande pas de lui répéter le chemin, quoique non, elle m'avait clairement dit qu'elle avait compris et attendu. Je la regardais alors, derrière mes lunettes et un sourcil arqué. J'attendais qu'elle parle mais elle avait l'air troublé. Je ne comprenais pas pourquoi. Peut-être, était-elle timide, tout simplement. Elle mentionna alors un prénom : Clarisse. Me demandant si je la connaissais. Oui j'en connaissais une mais je n'avais plus de nouvelles d'elle depuis que mon père avait décidé de nous embarquer, ma sœur et moi, dans sa nouvelle vie américaine. Clarisse était une de mes tantes et je me demandais pourquoi elle me demandait ça... Quoique... Elle n'avait pas précisé le nom de famille donc si ça se trouve je me faisais des idées. Elle disait n'importe quoi et elle était dans son délire. Oui, ça devait être ça... Quoique bizarrement, mon père m'avait appelé me demandant si notre tante Clarisse avait tenté de nous contacter car soi-disant, elle avait quelque chose d'extrêmement important à nous dire. Au boutée de vingt-trois ans, il aurait fallu qu'elle se réveille avant. Bref, je restais à contempler la jeune fille un instant. Elle avait l'air d'espérer ma réponse. « Non. » Fis-je clairement. Sa question me laissait quand même dubitatif. Je me demandais pourquoi elle m'avait demandé ça alors qu'elle ne me connaissait pas. Je me faisais des idées, il 'y avait pas une seule Clarisse sur terre. « Pourquoi vous me demandez ça ? Parce que je suis français ? Ce n'est pas parce que je suis français que je connais forcément une Clarisse. » Elle n'avait pas à savoir que j'en connaissais une. Puis, on avait plus de contact avec la famille de notre mère par désir de mon père. Je ne voulais pas me replonger dans mon passé. Ma mère nous avait oublié et ça avait été très douloureux, surtout pour ma petite sœur qui n'avait jamais compris ce comportement. Cette fille m'intriguait... D'un coup c'était dingue. Elle m'avait posé cette question, quelques jours après que mon père m'avait reparlé de cette tante. Coïncidence ? Je tentais alors un sacré coup de poker : « Si je vous avais dis que oui, vous auriez dit quoi ? » Autant savoir.

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Astrid s'était lancée. Pas vraiment directement. Elle ne lui avait pas dit qu'elle était sa demie soeur. Elle lui avait juste demandé s'il connaissait une Clarisse. Elle n'avait pas dit le nom de famille, juste savoir s'il connaissait quelqu'un qui portait ce nom de famille. Peut-être qu'après tout depuis tout ce temps, Astrid se trompait de personne. Peut-être qu'elle suivait la mauvaise personne. D'accord, il portait le même prénom et nom. Mais peut-être qu'il y avait plusieurs personnes qui portaient ce prénom dans cette ville. Peut-être qu'elle avait imaginé ces ressemblances. Qu'elle voulait juste s'attacher à cette idée. La rousse le fixait toujours, attendant patiemment une réponse. « Non. » De la déception. Voilà ce qu'elle avait ressenti lorsqu'elle avait entendu cette réponse. Elle s'était trompée sur toute la ligne. Durant plus d'une année, elle avait hésité à aller le voir, à la dire la vérité. Heureusement qu'elle ne l'avait pas fait, sinon elle se serait certainement pris un vent monumental. De nouveau, elle baissa la tête jouant avec des mèches de cheveux. Elle se sentait de plus en plus stupide. Heureusement qu'elle n'avait pas pris histoire en cursus sinon la situation aurait vraiment plus gênante. « Pourquoi vous me demandez ça ? Parce que je suis français ? Ce n'est pas parce que je suis français que je connais forcément une Clarisse. » Elle leva la tête doucement. La jeune femme venait de se rendre compte que sa question était encore plus bizarre. Pour lui, une inconnue venait de lui demander s'il ne connaissait pas une personne qui s'appelle Clarisse. Déjà la question était plus que vague. De plus une question venant d'une étudiante qu'il ne connaissait parce qu'il l'avait aider à ne pas tomber dans les escaliers. Ses joues devaient être légèrement rouges à cet instant précis. « Pour ... C'est juste que .... Rien, c'était une question stupide. » avait-elle dit d'une petite voix. Oui pour être stupide, elle l'était vraiment. Pas seulement la question, mais aussi elle. Elle avait juste envie de se cacher et oublier ce moment. « Si je vous avais dis que oui, vous auriez dit quoi ? » Elle leva la tête, légèrement surprise. Pourquoi lui posait-il cette question ? Est-ce qu'il connaissait vraiment une Clarisse ? Peut-être qu'il lui avait répondu non, juste pour se débarrasser d'elle, ce qui ne l'étonnerait même pas. Il était encore temps pour Astrid de lui dire qu'elle était peut-être sa soeur. Mais elle n'en avait pas le courage. C'est bien une qualité qui lui manquait à la jeune femme. La rouquine fixa Niels, pendant qu'elle jouait avec ses doigts - chose qu'elle faisait lorsqu'elle était nerveuse ou stressée. « Que j'ai habité avec une Clarisse pendant un certain temps et que vous lui ressemblez un peu. » Elle ne jouait plus avec ses doigts, mais avec une de ses mèches de cheveux. Elle ne lui mentait pas. Elle avait habité avec Clarisse pendant un moment et elle trouvait que Niels avait quelques ressemblances sa tante.

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